NICOLAS DE BARRY: CASANOVA


Le siècle des Lumières eut ses étoiles filantes, comme Casanova, cet aventurier vénitien qui deviendra un des hommes les plus élégants et raffinés de son temps, et un penseur et chroniqueur  remarquable révélé par ses fameuses « Mémoires ». Bien sûr c’est aussi le grand séducteur et un homme doué pour l’art de vivre et pour les plaisirs, sous toutes ses formes. Et bien sûr notamment pour les parfums.
Son premier souvenir d’enfant est d’ailleurs un souvenir olfactif : il accompagne sa mère chez une « sorcière » à Murano (près de Venise) qui lui masse les tempes et la nuque avec «  un onguent qui exhalait une odeur suave » après avoir brûlé des drogues avec un encensoir et emmitouflé Casanova  dans un drap parfumé !

A 14 ans il est un apprenti Abbé (le pape lui-même le déliera de ses vœux) : son curé le réprimande sur « sa frisure et l’odeur trop délicate de sa pommade (parfum) ». A quoi Casanova lui fait remarquer que nombreux sont les Abbés vénitiens  qui «  se servaient de pommade ambrée qui faisait se pâmer les femmes, tandis que la mienne qui sentait le jasmin, m’attirait les compliments de tous ! » et conclut au nez (si l’on peut dire) de son  mentor : «  Si je voulais vivre dans la malpropreté, je me serai fait capucin et non Abbé ! »…